Obésité : des chercheurs découvrent des cellules qui bloquent le stockage des graisses

Les cellules nommées Aregs bloquent la production de celles qui stockent les graisses. Elles viennent d’être découvertes par des chercheurs suisses, et pourraient être la clé pour lutter contre l’obésité et le diabète de type 2.

Parmi la multitude de cellules qui composent nos tissus adipeux, certaines sont capables de stopper le stockage de graisses, d’après une nouvelle publication suisse parue dans la revue Nature. Selon les auteurs, cette découverte pourrait permettre de lutter contre l’obésité ou encore le diabète de type 2.

Les adipocytes sont des cellules qui ont pour fonction de stocker les graisses dans notre organisme. Ce stockage peut se faire de deux manières : soit en ajoutant des graisses dans les adipocytes existants, soit en créant de nouveaux adipocytes à partir de cellules nommées « pré-adipocytes ». Ce dernier processus se nomme « adipogénèse ». Si la graisse est essentielle pour la santé –  elle peut être convertie en énergie si besoin -, en avoir trop au mauvais endroit peut être nocif. L’obésité peut ainsi entraîner des maladies graves telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et le cancer.

Les Aregs, ces cellules qui inhibent la production d’adipocytes

« La clé pour lutter contre l’obésité est de comprendre comment les adipocytes matures se développent à partir des cellules précurseurs, mais l’identité de ces précurseurs a jusqu’ici été insaisissable« , commente David A. Guertin, professeur à la University of Massachusetts Medical School, dans un commentaire de Nature. Le tissu adipeux contient en effet un grand nombre de cellules « qu’il est difficile de distinguer en utilisant les approches traditionnelles. Ainsi, le marquage génétique, qui consiste à fixer des molécules fluorescentes sur certaines protéines présentes à la surface des cellules pour les distinguer, ne fonctionne pas dans ce cas-là en raison de la trop grande similarité des profils entre différents types de cellules.

Les chercheurs ont donc adopté une approche plus moderne : la « transcriptomique à cellule unique ». Cette technique permet de trier les cellules par type de gènes actifs, constituant des profils partagés à coup sûr par les sous-populations de cellules. Les auteurs ont ainsi défini trois populations de cellules précurseurs de graisses, dont l’une permet de supprimer la production d’adipocytes ! Appelées Aregs (pour régulatrices d’adipogénèse), ces cellules représentent moins de 10% de la population cellulaire ; elles sont présentes chez l’humain comme chez la souris. Selon les chercheurs, les Aregs empêchent les pré-adipocytes de devenir des adipocytes en sécrétant une molécule inhibitrice.

Une piste pour contrôler l’obésité

Une découverte d’importance, puisque « la modulation des signaux libérés par Aregs pourrait avoir un potentiel thérapeutique pour contrôler la croissance des graisses« , selon David A. Guerin. « Contrôler la formation des cellules adipeuses est important pour améliorer la santé 

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